Q. – Entre ‘intervieweur’ et ‘interviewé’, qu’est-ce qui te correspond le mieux à ton avis ?
Jonghyun : Je ne sais pas trop. Je ne sais pas quel est le côté qui prédomine quand je parle à quelqu’un, intervieweur ou interviewé, donc je ne pense pas que j’ai une attitude très différente selon que je sois à l’une ou l’autre place. Simplement, quand je fais l’animateur, j’essaye de donner des exemples qui illustrent les réponses rapidement, comme ça se fait généralement pendant les émissions. « J’aime telle ou telle choses, et vous ? », quelque chose comme ça.

Q. – Est-ce que ce n’est pas difficile d’être à la radio chaque soir ? Ça pourrait te donner l’impression d’être pieds et poings liés ?
Jonghyun : Je me couche habituellement tard, alors je m’y sens comme chez moi. Pour dire vrai, je mets très longtemps pour accepter un changement alors je préfère me concentrer sur une chose à la fois. En tant que média de masse, la radio est un moyen de communication qui marque beaucoup les gens, alors je tâche d’emmagasiner tout ce que je peux apprendre. J’aime cette façon de communiquer, et je le ferai pendant encore un long moment sans me poser de questions.

Q. – Est-ce qu’il y a quelque chose sur lequel tu travailles actuellement ?
Jonghyun : La musique est toujours un don de soi. Et j’ai beaucoup réfléchi aux différentes méthodes de communication. J’aime écouter les gens qui pensent différemment de moi, et je m’interroge sur la façon dont ils sont arrivés à penser de cette manière-là.

Q. – Cela semble très raisonnable et logique.
Jonghyun : Eh bien, peut-être que ça l’est ? Par-dessus tout, je pense que le fait que j’aime lire, grâce à ma mère, a joué un grand rôle. Quand j’étais en primaire et au collège, je n’avais droit à mon argent de poche que si j’écrivais une critique correcte sur un livre. Alors je ne ressens pas du tout de pression quand il s’agit de rédiger quelque chose. Et j’aime mettre mes idées par écrit. Je suis perpétuellement à l’écoute de ce côté de moi, alors je n’ai aucune difficulté à m’exprimer avec des termes choisis. Mais je me base toujours sur la communication et le dialogue.

Q. – La communication, que ce soit à l’écrit ou à l’oral, est quelque chose de très difficile.
Jonghyun : Pourtant, les humains sont des êtres sociables, alors je pense que plus on rencontre de gens, et on accepte leurs façons de penser même si on ne les comprend pas toujours, plus on sera capable de grandir et d’évoluer.

Q. – En écoutant les chansons que tu as écrites, tu m’es apparu comme quelqu’un très sensible, et j’ai l’impression de ne pas m’être trompée.
Jonghyun : C’est vrai. Je me dois de l’être. Parce que je fais de la musique. Mais pour être honnête, je prends toute cette sensibilité des vidéos et des photos que je regarde, bien plus que des livres que je lis.

Q. – Une mémoire visuelle ?
Jonghyun : Des choses qui sont calmes. Je tire beaucoup d’inspiration de choses abstraites comme les affiches de films, ou les scènes qui ont beaucoup d’impact visuel. Je ne vais pas souvent au cinéma, mais j’aime vraiment énormément regarder des films. J’ai donc installé un vidéo-projecteur chez moi, et ces temps-ci, je me mets en boucle un film muet appelé ‘The Artist’. Quand j’aime quelque chose, je le regarde très souvent.

Q. – On dirait que tu n’as pas arrêté de travailler depuis tes activités solo en début d’année.
Jonghyun : C’est vrai. Je suis continuellement occupé, et j’ai encore plein de choses de prévues dans le futur.

Q. – ’02:34′, que tu as dévoilé dans Blue Night dernièrement, est une bonne chanson elle aussi. Est-ce que tu as beaucoup de chansons en stock ?
Jonghyun : J’en ai des tonnes. On ne devrait pas tarder à en dévoiler une nouvelle dans les jours à venir.

Q. – Tu es même doué pour le rap, comment ça se fait ?
Jonghyun : Il faut que j’ai au moins les bases, puisque je suis un musicien (rires). Franchement, pour ce qui est du rap de ’02:34′, je pense qu’il a été bien accueilli plus parce que les gens ont pu se retrouver dans ce que j’ai écrit, plutôt que grâce à mes talents de rappeur. D’ailleurs toutes ces choses nous sont arrivées, à mes amis et à moi.

Q. – Peut-être que c’est dû au fait que j’écoute le dernier album de SHINee en boucle, mais ta couleur m’a semblé parfaitement distincte de celle de SHINee, et ça m’a fait une très forte impression.
Jongyun : Ma couleur musicale est plus proche de celle que l’on peut entendre dans mon album solo et dans les musiques qui ont été dévoilées dans Blue Night. Au début, je m’arrachais les cheveux pour savoir comment faire pour mêler au mieux tout ça avec SHINee, mais j’en suis venu à me dire que je n’ai finalement pas de raison particulière de mélanger les deux. Et la chanson que j’ai faite dans le but d’analyser un peu mieux la couleur de SHINee, et de me concentrer dessus plutôt que d’essayer d’y imposer la mienne, est ‘Odd Eye’.

Q. – Quelle est ta vision de quelque chose qui pourrait être ‘comme SHINee’ ?
Jonghyun : Eh bien, tout d’abord, au-delà du concept ‘sombre’ ou ‘joyeux’, je pense que notre vertu première est que chacun d’entre nous a une couleur qui lui est propre. Lorsque plus de deux facteurs fusionnent, c’est censé créer un nouvel élément, n’est-ce pas ? Mais nos membres sont des facteurs qui ont leurs propres couleurs, et qui en même temps n’ont pas peur de les mêler les unes aux autres. C’est cette part-là qui est vraiment intéressante. Les membres ont une attitude réellement cool, alors je voulais mettre cette caractéristique en avant. Concernant les parties de chacun, je les fais se chevaucher, ou j’y ajoute également beaucoup de doublages.

Q. – Il n’y a jamais d’accrochages lorsque vous discutez musique ?
Jonghyun : J’essaye d’être très à l’écoute de ce que veulent les membres. Je vais vous raconter une histoire marrante. Quand on travaillait sur ‘Odd Eye’, j’ai dirigé les membres pour la première fois, et nous avons utilisé les formules de politesse pour nous adresser les uns aux autres. Mais les membres n’ont pas trouvé cela bizarre. Au sein de l’espace ‘travail’, nous mettons de côté les relations que nous entretenons pour ne nous voir que comme des gens faisant de la musique. C’est sûrement pour ça que le résultat est plutôt bon, j’imagine.

Q. – Est-ce que ça arrive parfois que ton ego d’ ‘interprète’ entre en conflit avec ton égo de ‘compositeur’, ou est-ce qu’il arrive que l’un prenne le pas sur l’autre ?
Jonghyun : Je pense que ça varie selon les jours. Je n’arrive pas encore à vraiment trouver ma place entre ‘interprète’ et ‘compositeur’, ou parfois même ‘supporter’, voire parfois aussi tout à la fois. Mais vraiment, en tant que membre de SHINee, je suis heureux de n’être qu’un ‘interprète’, quelqu’un dont l’existence est une inspiration pour d’autres personnes. J’ai tendance à relever mes manches et à monter au créneau si quelque chose ne me plaît pas, mais le résultat est en général plutôt déjà très bon, donc… (rires).

Q. – En mettant de côté le fait que c’est quelque chose que tu apprécies, est-ce que créer de la musique n’est pas toujours un peu douloureux ? Tu donnes également l’impression d’être assez exigeant quant aux résultats.
Jonghyun : C’est vrai. Ça a très souvent été fait dans la douleur. Mais je tire énormément d’inspiration des sentiments négatifs. On peut dire que je suis le genre de personne qui apprend beaucoup de son sentiment d’infériorité, quelque chose comme « ah, il faut vraiment que je m’améliore ». Évidemment, ces sentiments ne sont pas très agréables, mais quand je parviens à dépasser cette étape contradictoire et que j’arrive à terminer quelque chose qui me satisfait, je peux aussi devenir vraiment très vaniteux. Par exemple, je me dis « Ah, je suis un génie. Comment est-ce que j’ai réussi à faire ça aussi bien ? Haha. » Mes émotions passent par tous ces stades, très hauts et très bas, mais en fin de compte ça me plaît et je m’y suis habitué depuis le temps.

Q. – La dernière fois que tu as eu ce sentiment d’intense satisfaction à propos de toi-même ?
Jonghyun : Écoutez la chanson qui sera dévoilée dans Blue Night ce soir (‘Wouldn’t That be Fine’). J’étais très fier en l’écoutant tout à l’heure dans ma voiture, en venant ici.

Q. – Y a-t-il des plaisirs triviaux que tu as découverts tout récemment ?
Jonghyun : Les tourne-disques. Ma mère en tenait un magasin jusqu’à mes quatre ans.

Q. – Ta mère a eu beaucoup d’influence sur différentes parties de ta vie.
Jonghyun : C’est vrai. Le centre de ma vie et ma source de bien-être sont ma mère et ma sœur. Je continue de vivre pour ces deux seules personnes. Ma mère aime les tourne-disques, alors je lui en ai acheté un datant des années 60. Elle a encore de vieux vinyles qu’elle a pieusement conservés pendant vingt ans, et je collectionne moi aussi les vinyles des classiques ou des standards de jazz. Parmi les choses que j’aime le plus, on peut compter les vinyles, les bougies parfumées, les DVD… Ce genre de choses.

Q. – Ce ne sont que des choses qui conviennent parfaitement pour quelqu’un qui aime la solitude.
Jonghyun : Tu as raison. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai joliment décoré ma maison. Tu veux voir ? (Il sort son téléphone pour me montrer des photos de son intérieur.) C’était tellement beau quand j’ai pris tout ça en photo que j’en étais moi-même en admiration. J’ai choisi les couleurs du papier peint, les lumières, les accessoires et tout le reste selon mes goûts. C’est vraiment beau, n’est-ce pas ?

Q. – Ça ressemble beaucoup à une pièce parfaitement optimisée pour y travailler.
Jonghyun : (rires) Parfois j’y travaille, mais j’aime aussi ne rien faire quand je suis chez moi. J’ai toujours été comme ça. J’aime laisser courir mon imagination.

Crédit : Grazia (août 2015)
Traduction anglaise : sullaem © Twitter
Traduction française : Lulu © SHINee France
Correction : Louvegrise © SHINee France

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