‘Save the Green Planet !’ Key de SHINee – Un jeune homme dans le grand monde

Le temps de l’évolution sur scène

Q. Le fait que vous débutiez sur les planches nous a pris par surprise – est-ce quelque chose que vous aviez envisagé auparavant ?
Key : Non, j’ai moi aussi trouvé que c’était une décision tout à fait imprévue. Depuis quand l’idée d’essayer a-t-elle bien pu s’installer en moi ? Mais il m’a semblé que ce serait quelque chose de bénéfique pour moi. L’obsession de “il faut que je réussisse à me faire connaître de tout le monde” a peu à peu disparu. Plutôt que de jouer dans une grande salle, ou de choisir quelque chose qui paye beaucoup, ce que je souhaite, c’est faire quelque chose qui ait vraiment du sens pour moi. Comme cela, quand je regarderai en arrière, plus tard, je n’aurai pas honte.

Q. Qu’est-ce qui a attiré votre attention, dans ‘Save the Green Planet !’ ?
Key : La metteuse en scène Lee Jina m’a contacté en personne et m’a dit que c’était un personnage qui me correspondait énormément ; et qu’en plus, ce serait une expérience très enrichissante que de jouer dans une petite salle. Alors, je me suis dit que c’était quelque chose que je devais faire. En plus de ça, ‘In the Heights’, la dernière comédie musicale pour laquelle j’avais collaboré avec cette metteuse en scène, était vraiment bonne. C’est comme cela que j’ai accepté la proposition sans trop y réfléchir.

Q. Il y a quelques temps, la metteuse en scène Lee Jina a posté une anecdote concernant Key sur ses réseaux sociaux – il paraît que vous auriez demandé à rencontrer la metteuse en scène pour parler de la pièce avant de signer le contrat ?
C’était la première fois qu’un idole demandait une telle chose, cela paraît remarquable.

Key : Ah, c’était pour ‘In the Heights’. Quand j’ai reçu la proposition pour le projet, le fait d’assurer les représentations en plus des diverses émissions régulières auxquelles je participe semblait entrer en conflit avec la promotion de l’album de SHINee. Je voulais savoir si j’en étais capable et j’ai demandé à la rencontrer. Elle m’a dit que ‘In the Heights’ était un projet que je pourrais apprécier complètement sur scène et aussi que, malgré les circonstances du moment, je pouvais totalement assurer – et donc, je n’avais aucune raison de refuser, n’est-ce pas ? Quand la dernière représentation de ‘In the Heights’ a été terminée, c’est comme si j’avais une nouvelle perception des choses : « Ah, donc, c’est comme ça que je devrais choisir mes projets ».

Q. Comment choisissiez-vous vos projets avant cela ?
Key : La première comédie musicale à laquelle j’ai participé était ‘Catch Me If You Can’. C’était un début vraiment simple – pour moi, c’était simplement un premier projet dont je faisais partie. Mais j’ai commencé à apprécier les comédies musicales en assurant ces performances. Et à partir de ce moment, quelle que soit la proposition que l’on me faisait, si mon emploi du temps me le permettait, je l’acceptais. Pour être honnête, ce n’était pas une situation où je faisais une réelle distinction entre les productions. Au contraire, je pensais qu’il n’y avait aucune raison pour moi de ne pas saisir les opportunités, quoi qu’il se passe. Plutôt que de faire beaucoup de choses, le plus important pour moi est d’accomplir jusqu’au bout ce qui me convient, mais je ne le savais pas à l’époque. Je n’avais que 22 ou 23 ans quand j’ai commencé à jouer dans des comédies musicales – il en aurait fallu davantage pour que je le comprenne.

Q. On dirait que vous avez traversé des moments difficiles en jouant dans des comédies musicales, est-ce vraiment le cas ?
Key : En effet. Quoi qu’il en soit, c’est un peu épuisant de tenir un rôle sans se soucier de rien. Pour être franc, participer à ‘Chess’ a été très éprouvant sur le plan mental pour moi. Dans ‘Chess’, mon personnage est un joueur d’échec russe en compétition avec un joueur américain, et je n’avais pas la moindre idée de ce que je devais projeter. Mon emploi du temps était très chargé et le rôle était difficile à jouer, et j’ai passé mon temps à pleurer après chaque représentation. Mais le problème était que, inconsciemment, je rejetais la faute sur d’autres choses. C’était fatiguant, et j’avais l’impression que cela se répétait encore et encore. Même si j’étais heureux de faire partie d’une production dans le grand théâtre du Sejong Center, j’ai senti que c’était peu être trop pour moi. Et j’ai pensé que je ne devais plus jamais le refaire.

Q. « Peu importe à quel point cela peut être éprouvant, j’essaye toujours de trouver le côté bénéfique de ce que je fais. » C’est ce que vous avez dit dans une interview. Quand vous vous retrouviez dans cette situation en participant à une comédie musicale, comment l’avez vous vécu ?
Key : Je pensais continuellement aux personnes qui m’encouragent. Quand j’ai joué dans ‘Les trois Mousquetaires’, Yoo Junsang sunbae, qui a joué à mes côtés pour les premières performances, m’a dit : « Apprends et continue dans cette voie ». Il a dit que je m’en sortais bien mieux que ce à quoi il s’attendait et m’a félicité. Ces paroles m’ont beaucoup encouragé. Les sunbaes avec qui j’ai travaillé disent tous : « Nous ne nous inquiétons pas pour lui », et ces mots me rendent toujours très heureux.

Un autre nouveau départ

Q. Même si vous êtes actif en tant qu’idole, vous avez dit une fois que vous aviez peu d’ambition pour ce qui était de jouer la comédie – est-ce que le fait de participer à des comédies musicales a réveillé le goût pour la comédie chez vous ? Est-ce qu’il y a une production en particulier qui vous a fait ressentir le plaisir de jouer la comédie ?
Key : Depuis la première production à laquelle j’ai participé, je deviens de plus en plus capable de discerner ce que les acteurs essayent de transmettre au travers de leurs émotions. En me retrouvant face aux émotions exprimées par les acteurs avec qui je collaborais, j’ai réalisé que : « Ah, c’est ça, jouer la comédie ? » C’est une sensation qui évolue souvent. De plus, pendant ‘In the Heights’, la metteuse en scène m’a conseillé de ne pas trop me focaliser sur ce à quoi je ressemblais. Parce qu’il n’était pas nécessaire qu’Usnavi, le personnage que je jouais, ait une belle apparence. Que ce serait plus naturel de ne porter aucun maquillage. Peut-être que dans ma première production, j’ai fait des choses que le metteur en scène m’avait dit de ne pas faire. Mais depuis, j’ai compris que le plus important, c’était que j’interprète le personnage, et pas que je m’exprime personnellement. J’ai l’impression d’être bien préparé, et je commence à penser à jouer la comédie.

Q. Dans quel état d’esprit étiez-vous après avoir lu le script ?
Key : Tout d’abord, le script n’est pas trop complexe, et c’est une bonne chose. Il y a beaucoup de métaphores dans le film et cela peut être difficile de tout comprendre en une seule fois ? Mais pour nous, dans la pièce, si on compare avec le film, nous essayons de faire passer l’histoire de manière plus simple et plus directe – pour pouvoir vraiment mettre en opposition l’homme d’affaire puissant Kang Manshik et le faible Byeonggu, deux personnages qui viennent de milieux sociaux différents ; et aussi pour induire chez le public la réalisation qu’il est possible que des gens vivent réellement comme cela à travers nos répliques, quelque chose comme ça ?
Et du coup, c’est très intéressant.

Q. Le film original n’a pas pu être diffusé en salle – mais il a beaucoup de fans. Les acteurs avaient aussi beaucoup marqué les esprits. Est-ce que vous ne vous sentez pas une pression supplémentaire sur vous épaules ?
Key : Non. Au contraire, je suis très excité parce que j’ai beaucoup aimé l’original, moi aussi. Même si c’est évident qu’en tant qu’artiste nous devons prêter attention aux films grand public qui définissent les tendances, pour être honnête, je préfère les films plus branchés, qui provoquent des sentiments. Je suis tombé sur le film ‘Save the Green Planet !’ quand j’avais 20 ans – et j’étais heureux qu’il y ait des films cultes aussi intéressants que ça dans notre pays, et que j’en aie découvert l’existence.

Q. Alors, qu’est-ce qui vous inquiète le plus, en ce moment ?
Key : Je n’ai pas peur de me retrouver sur scène dans un petit théâtre. J’ai commencé à répéter il y a deux semaines – c’est agréable de pouvoir me concentrer sur quelque chose. Si je dois absolument dire quelque chose, alors ce serait de me produire sans microphone ? Qu’est-ce que je fais quand je suis supposé parler à voix basse comme le demandent les émotions de certaines scènes ? Sans microphone, est-ce que je serai capable d’interpréter mes lignes correctement pour le public du second balcon ? Je m’inquiète à propos de ces choses parce c’est la première fois.
Ah ! Et les trois acteurs qui interprètent Kang Manshik ont des images très différentes – un sunbae en particulier, il fait des improvisations vraiment drôles ! (Rires) Je manque encore de pratique en ce qui concerne les improvisations sur scène – je crains que mon incapacité de répondre aux improvisations ne soit révélée – et donc, je suis un peu inquiet. Cette fois-ci, je vais devoir surmonter la peur de l’improvisation.

Q. Est-ce qu’il y a des répliques que dit Byeonggu qui peuvent faire s’emballer les cœurs ?
Key : Dans une scène, Byeonggu s’exclame : « Pourquoi est-ce qu’aucun de vous ne me laisse seul ? » et pique une colère. Bien entendu, Byeonggu a fait quelque chose de répréhensible qui ne pourra jamais être justifié – mais à quel point Byeonggu devait-il être déprimé pour le faire… En particulier, de nos jours, il y a cette expression : ‘la société nous a mis sur la touche’ – est-ce que ce n’est pas exactement ce que l’on pourrait penser ? Moi aussi j’ai autour de moi beaucoup de personnes qui traversent des difficultés à occuper pour la première fois une place dans la société. Et donc, cette réplique m’a marqué.

Q. Saviez-vous que, ces derniers temps, des citations apparaissent quand on recherche ‘Key’ en ligne ? Pour conclure, pouvez-vous nous donner une citation du même genre ?
Key : Cela fait longtemps que j’essaie de faire les choses que j’ai envie de faire peu importe ce qu’elles sont. Même un échec peut s’avérer être une bonne expérience – donc, peu importe ce que vous faites, n’ayez pas peur et faites-le, tout simplement. Il y a beaucoup d’amis autour de moi qui sont contrariés à propos de choses variées – et je leur dis, à eux aussi, de ne pas être contrarié et de suivre leur cœur, tout en les encourageant et en leur disant que même à 30 ans, ce n’est pas trop tard pour débuter quelque chose. Bien évidemment, je ne sais pas si cela compte quand c’est moi qui le dis, puisque je n’ai pas encore 30 ans (rires), mais tout de même, faites dès maintenant les choses dont vous êtes capables. C’est le seul moyen de ne pas avoir de regrets.

Crédit : The Musical (Avril 2016)
Traduction anglaise : woodnrye © Twitter
Traduction française : Aulili © SHINee France
Correction : Louvegrise © SHINee France

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