La jeunesse romantique de Key

Key est l’une des rares idoles à ne pas pouvoir cacher sa « vraie personnalité ».
S’il a l’air aussi drôle et plein d’énergie quand il marmonne à propos des plus petites choses, c’est qu’il profite sincèrement du moment. Nous avons rencontré un jeune homme sain, qui sait raconter sa vraie histoire : Key.

Vers les débuts de SHINee, Key ne se démarquait pas beaucoup des autres membres. Jonghyun avait un talent au chant très reconnaissable, Minho avait l’air de sortir tout droit d’un manga shoujo. Onew faisait vibrer le coeur des noonas avec son apparence géniale qui allait si bien avec son nom. Taemin était le petit dernier, aussi frais qu’une rose et plus joli qu’une fille. Key, de son côté, semblait un peu froid et était un garçon relativement silencieux. Mais son « talent » a été peu à peu mis à la lumière et a commencé à attirer l’attention. Il a un jour déclaré dans une émission, sans la moindre gêne, que « si j’ai envie de faire quelque chose, il faut que quelqu’un m’y place » ; sa carrière se compose maintenant d’allers-retours entre la scène et le petit écran. Il a la promotion de ‘Everybody’, le 5e mini album de SHINee, et il montera sur scène en tant que D’Artagnan pour ‘Les Trois Mousquetaires’ qui commence le 13 décembre. Il s’agit de sa 3e comédie musicale, après ‘Catch Me If You Can’ et ‘Bonnie & Clyde’.

Mais là où j’ai commencé à me poser des questions sur le vrai Key, plutôt que le « Key de SHINee », c’est quand il a commencé à montrer des charmes plus définis. Il aime le café et le fish and chips, mais il se teint lui-même les cheveux, et le coût exorbitant des salons de coiffure de Gangnam le fait râler. En une personne coexistent à la fois le charme du citadin exigeant et celui du garçon d’à côté. Son amour pour lui-même est si fort que même pendant un voyage à l’étranger il a pris un nombre de selcas infini, tout en déclarant que « ce ne serait pas intéressant s’il n’y avait pas ma tête dessus (la photo) », et il dit des choses avec beaucoup d’honnêteté, comme quand il a déclaré à la télé « Est-ce que ça n’aurait pas été fantastique si j’avais rejoint ‘We Got Married’ ? ». On ne rencontre pas souvent des idoles qui choisissent une auberge de jeunesse plutôt qu’un hôtel (quand il s’est rendu à Londres) et qui tapent la discussion avec les habitants. Il a beau dire ce qui lui vient à l’esprit, il est aussi celui qui subit le plus les farces des autres membres (au point que les fans ont appelé ça « Key-mori »). Key a tant d’ambition et de jalousie, tellement de choses qu’il aime et qu’il déteste. Quand je l’ai vu dire « J’aimerais que le temps passe moins vite », je me suis dit que c’était un jeune homme sain qui faisait de son mieux pour vivre au présent.

Q – Tu interprètes le rôle de D’Artagnan pour ‘Les Trois Mousquetaires’, où tu travailles à nouveau avec Um Kijoon et Park Hyunshik, que tu côtoyais déjà dans ‘Catch Me If You Can’ et ‘Bonnie & Clyde’. Travailler ensemble dans divers projets doit à la fois être rassurant et stressant.
C’est rassurant, sans le moindre doute. ‘Les Trois Mousquetaires’, en particulier, a plein d’issues possibles. Il y a quatre personnages principaux et un bon nombre de passages en interaction avec le public. Et par dessus le marché, il y a les scènes qui ne peuvent que mener à de l’improvisation. Par exemple, les quatre personnages doivent sortir en entendant « Maintenant, allons ! » et cette réplique peut changer pour chaque acteur. Il y en a un qui pourrait dire « Commençons, maintenant ! », et un autre « et si nous y allions ? ». Travailler avec des acteurs que l’on connait aide à penser à l’ensemble, à diriger la scène, et c’est bon pour la synergie du groupe. Ça aide aussi quand on entre, qu’on parcourt la salle du regard et qu’on est rassuré (de voir des visages familiers). S’il y a du stress, c’est tout simplement à cause de mon ambition de faire mieux à chaque fois.

Q – Les personnages reviennent sans cesse à la vie à travers les différents acteurs, mais il est plus facile et rapide de comparer comment ça se passe dans une comédie musicale avec un double casting. Comment est le D’Artagnan de Key ?
J’y ai beaucoup réfléchi. Dans le cas de Um Kijoon hyung, il est tout simplement incroyable, grâce à toute l’expérience qu’il a acquise dans sa longue carrière dans les comédies musicales, et je trouve que (Park) Hyungshik arrive à donner à son personnage sa propre masculinité. Je me suis dit qu’il fallait que je me démarque. Je construis un personnage qui vit et meurt pour la justice : est-ce qu’il n’y a pas ces années à la fin de l’adolescence où on ne regarde qu’une chose sans se soucier du reste ? J’ai décidé d’interpréter un D’Artagnan totalement naïf au sujet du reste.

Q – Ça ressemble au « personnage » Key.
Quand je regarde celui que j’étais à 18 ans, j’étais vraiment comme ça. D’Artagnan a fait un long voyage depuis chez lui pour devenir mousquetaire et se battre pour la justice ; mais dans la pièce, les hyungs n’arrêtent pas de se moquer de lui et de le traiter de paysan, ce qui l’énerve. Répéter cette scène m’a fait me dire qu’on se ressemblait dans notre façon de nous emporter quand on entend quelque chose qui ne nous plait pas, et aussi dans le fait que je manque de tact.

Q – Que veux-tu dire quand tu dis que tu n’es pas perspicace ? Est-ce que tu n’as pas justement un esprit assez affûté ? À l’heure des acteurs du divertissement-idoles touche-à-tout, je t’ai vu dire sans la moindre gêne que tu ne voulais pas composer ni écrire de paroles de chansons. J’ai eu l’impression que tu es rapide à évaluer ce à quoi tu es bon ou non.
Je ne pense pas que Dieu m’ait donné le talent spécial d’écrire des chansons ou des paroles. Je ne sais pas quand c’est devenu obligatoire pour les idoles de composer et écrire, mais pour le moment, je veux chanter une chanson écrite par quelqu’un de plus doué que moi pour ça, plutôt que de créer moi-même. Par rapport à ça, les comédies musicales, c’était quelque chose qui m’intéressait beaucoup. Particulièrement du type de celles qu’on fait à Broadway ! Alors quand ‘Catch Me If You Can’ est arrivé, j’ai saisi l’occasion (rire).

Q – Ta première comédie musicale, ‘Catch Me If You Can’, est portée par le personnage principal, tandis que dans ta seconde, ‘Bonnie & Clyde’, la dynamique du couple était importante. Cette fois, dans ‘Les Trois Mousquetaires’, comme dans son credo « Tous pour un, un pour tous », donner vie à ce lien fraternel est crucial. Chacun a son propre charme, alors quel style te correspond le mieux ?
Dans le cas de ‘Catch Me If You Can’, ça a été difficile pour moi, pendant les répétitions, jusqu’à ce que je monte pour de bon sur scène et que je commence à m’amuser. C’était ma première fois, et j’ai dû tout apprendre du début à la fin, en un mois. Je devais y danser et chanter et parcourir la scène pendant 40 spectacles pour montrer mon énergie bien à moi. En comparaison, ‘Bonnie & Clyde’, c’était nouveau en ce qu’il y avait beaucoup de choses que je n’avais pas pu montrer avant. Il y avait des scènes d’amour qui auraient pu sembler osées, si vous voulez, et des insultes qui volaient ici et là (rire). ‘Catch Me If You Can’ me correspondait, et ‘Bonnie & Clyde’ était celle à laquelle j’arrivais bien à m’adapter. ‘Les Trois Mousquetaires’ donne une impression différente de ce que j’ai ressenti auparavant. Il y a des entraînements à l’épée, et comme ça se passe dans le passé, je dois faire super attention à des détails comme le vocabulaire et le registre de langage. Aucun mot moderne de doit m’échapper.

Q – Te voir chanter ‘A Tale of a 60-year-old Couple (conte d’un couple de soixantenaires)’ de Kim Kwangsuk à Radio Star m’a fait me dire que « Key » de SHINee est une idole très populaire aujourd’hui, mais que Kim Kibum est une personne pour qui les sentiments un peu vieux jeu étaient importants. Tu as dit que ‘Notting Hill’ était ton film préféré.
Je pense que la culture a connu un pic d’abondance au Xxe siècle. Le premier film que j’ai vu, c’était ‘The Sound of Music’ ; et ce que je peux qualifier de plus moderne de tous les films que j’aie récemment vus, ce serait ‘Sister Act’ (rire). J’aime aussi beaucoup ‘Factory Girl’, et je me demande parfois comment ça aurait été si le film avait été tourné du vivant d’Andy Warhol. L’image ou le son seraient de moindre qualité par rapport à aujourd’hui, mais il y aurait eu cette énergie et cette originalité typiques de cette époque. A l’opposé de ce que je fais pour le cinéma, je fais de mon mieux pour rechercher et écouter toutes les nouveautés en musique. Parce qu’après tout, je suis dans l’industrie de la musique, alors j’essaie d’écouter de tout ce qui passe à ma portée. Neil Diamond, Kanye West, Justin Timberlake… il y aussi plein de choses que j’aime et que les gens n’arrivent pas vraiment à identifier (rire).

Q – Il paraît que tu t’intéresses à la mode. Sinon, pourquoi aurais-tu appelé tes chiens « Comme Des » et « Garçon » ? (rire)
Je ne les ai pas baptisés d’après Comme Des Garçons parce que j’aimais la marque plus qu’une autre, mais parce que c’étaient des mots français qui sonnaient bien. Vous ne trouvez pas qu’ils roulent sur la langue ? Il y a plein de gens qui se réfèrent à la marque en disant « Comme Des » au lieu du nom complet. En vrai, je ne fais pas vraiment attention aux marques. Je ne connais pas celle des vêtements que je porte en ce moment. C’est juste que j’achète ce qui me semble original. Ce à quoi je m’intéresse en ce moment, c’est de mélanger et assortir. S’il y a un article très cher (dans la tenue), j’essaie d’ajouter quelque chose de vintage ou d’excentrique, que vous ne sauriez même pas s’il faudrait le porter et faire comme j’aime. Pour moi c’est comme si le look laissait une plus forte première impression que le visage. Quand je choisis mes vêtements, je me dis souvent « Qu’est-ce qu’une personne qui me verrait pour la première fois penseraient après avoir vu cette tenue ? »

Q – Et à quoi as-tu pensé en choisissant te tenue d’aujourd’hui ? (il porte une chemise blanche en dessous d’une cape faîte à partir d’une écharpe en tartan, un jean et des converse personnalisées) ?
Pour être honnête, aujourd’hui j’étais trop fatigué pour faire attention aux détails – la tenue est plutôt ordinaire, mais je me suis dit que porter la cape donnerait l’impression que je ne m’en moquais pas complètement. Ce n’est pas grave, si les gens ne veulent pas s’habiller comme moi. Mais j’aimerais bien qu’ils se disent que je suis élégant. Pareil, tout le monde ne veut pas être comme Edie Sedgwick ou Andy Warhol, mais ils ne peuvent pas s’empêcher d’être touchés quand ils voient les cheveux gris, volumineux mais fins d’Andy Warhol. Et j’aimerais que les gens sachent que la mode change au jour le jour. Avant, je pensais que la mode était dans un monde très éloigné. Petit, en regardant les collections, même moi je demandais « Pourquoi est-ce que les stylistes habillent les mannequins comme ça, alors que personne ne s’habille de cette façon ? ». Aujourd’hui ça s’est arrangé, mais les gens sont toujours un peu surpris quand ils entendent que vous aimez la mode. Alors, même quand je m’habille de façon non conventionnelle, je fais des grimaces et j’agis de façon plus décontractée.

Q – Tu gardes le style du garçon cool, mais je te regarde et je vois quelque chose qui ne ressemble pas « aux jeunes d’aujourd’hui ». Dans l’émission ‘SHINee’s Wonderful Vacation’, tu t’inquiètes du loyer d’un magasin sans clients, tu prends une boîte vintage parce que tu la trouves jolie mais tu la reposes parce que c’est trop cher. Tu ne t’imagines pas combien de temps ça m’a fait rire (rire).
Ça vient beaucoup de mes parents. Mon père est un homme très économe et ma mère connaissait Marc Jacobs même avant moi. Mon père n’achèterait pas quelque chose de cher même si c’est joli. Mais ma mère prendrait si c’est joli, même si c’est cher. C’est pour ça que je ne peux ni acheter, ni ne pas acheter. Je n’arrête pas d’hésiter en me disant « Ah… c’est super joli mais super cher… »

Q – Je trouve que montrer ce genre de détail sur toi te fait un peu apparaître comme le plus enthousiaste de SHINee ; une impression qui ressort quand tu as l’air de t’amuser dans tout ce que tu fais.
Est-ce que ce n’est pas ce qui ressort naturellement quand on se dit qu’on trouve ce qui nous correspond ? Pour commencer, c’est vraiment amusant. Quand j’aime bien quelque chose, je ne peux pas le cacher. C’est dans ma nature. J’essaie d’être moi-même, comme dans façon de m’habiller et d’agir selon mon instinct. Il y a cette image qui s’accumule depuis que je suis là qui fait que, même quand je fais quelque chose de fou, maintenant les fans disent juste « c’est bon, vu que c’est toi. » et se montrent compréhensifs. Je pense qu’en général, soit les gens aiment beaucoup ce côté de moi, soit ils détestent totalement. C’est rare que quelqu’un se contente de dire « peu importe ».

Q – SHINee est un groupe bien construit. Vous faîtes tout le temps des choses différentes, tout en adhérant à la caractéristique « musique pour les yeux » de la musique d’idoles. La performance pour le nouveau mini album est bonne, mais la bonne construction avec les sept chansons bien distinctes est aussi très impressionnante. Quelle est ta piste préférée ?
‘Everybody’, avant l’arrangement. Je ne sais plus trop, depuis que ça a été arrangé. Ce n’est pas mon style (rire). Je pense que c’est pour ça que je lui préfère ‘Close The Door’. Les paroles et la composition viennent d’un musicien underground appelé Jinbo, et il travaille peu avec les grandes compagnies. Dans ce sens, ça lui donne beaucoup d’importance, et c’est la chanson dont j’aime le plus ce qu’elle dégage.

Q – Te voir sur scène avec SHINee et dans les émissions de variété me mène à conclure, même en étant en train de t’interviewer là tout de suite, que tu as de la détermination et du talent à la pelle. Est-ce qu’il y a un domaine qui t’intéresse particulièrement en dehors du chant et des comédies musicales ?
J’aimerais animer une émission. OnStyle Channel ! Ça m’irait bien, non ? (rire)

Crédit : Kwon Minji © Harper’s Bazaar Korea (Décembre)
Photo : Kim Hyunsung
Traduction anglaise : pixiecloude © shineee.net
Traduction française : Freyde © SHINee France

English version : here